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Epave à Arès (bis) février 2001

Wouah ! J'exagère un peu oui. Je vous (me) rassure : le bateau
passe une confortable lune (du 6 février au 11 mars) échoué
volontaire très haut, sur la plage de Bertic (voir la
photo en bas). Il va pouvoir sécher. Car il a quand même
été un peu éraflé du gel coat en frottant
une marée contre le perré de la plage d'Arès. On
voit les tissus, mais point d'enfoncements ni de délaminage. Je
vais pouvoir poncer la blessure et lui appliquer un voile de gel coat
en guise de pansement avant que de le ramener au corps-mort.

Comment
est-il arrivé là ?
Cette fois-ci, une leçon contre la négligence. Il a suffit
de 4 mois de pluies cet automne pour émousser le plaisir de m'en
occuper : un seul contrôle du mouillage en octobre, fourrage en
place, aussière OK.
Et un certain vendredi 26 janvier, le vent est monté à 60
nuds sur le Bassin, tandis que je descendais à 60 nuds
vers les Pyrénées pour un week-end de ski très attendu.
C'était pourtant un coefficient de 79. Mais, le bout en témoigne,
avec 2 torons sur 4 usés au ragage dans le chaumard, les 2 torons
restants ont lâché. L'Iboga a été emporté
par le vent vers Arès. Il a fini sa course contre le perré
de la plage centrale d'Arès.

Je vous passe les plaisirs du message téléphonique des
amis qui m'avertissent et prennent les choses en main en mon absence.
A noter : l'admirable sens de l'opportunité de nos amis d'Arès
pour qui un bateau est présumé épave dès l'instant
où il y a quelque chose à piller dessus...
Pendant que je skie, donc, et les jours suivants, Fred, Jean-Louis, Alex,
Vincent, Georges, Herber, Eric... viennent à plusieurs reprises
essayer de le renflouer, mettent l'armement en lieu sûr, me tiennent
au courant de leurs efforts, me rassurent en passant le voir, cherchent
des solutions. Ils sont formidables. Excellent aussi ce témoin
qui a pris la peine de prévenir affaires maritimes, gendarmes,
pompiers... merci également à ces derniers qui ont écarté
le bateau du perré avec leurs véhicules.
Puis est venue la longue attente de la "bonne" marée.
Celle qui pouvait faire flotter le bateau. Les spéculations sur
un éventuel coup de vent inattendu qui aurait pu le drosser sévèrement.
Les plans de secours à base d'engin de chantier pour creuser un
chenal de fortune si l'eau n'était pas montée assez...
Jusqu'à la pleine mer de mercredi 7 février, 4h40 du matin.
Pleine lune légèrement voilée. Léger souffle
d'est. Idéal. Montage du moteur, traversée jusqu'à
Bertic, et voilà.
Les leçons : sortir son bateau ou le parquer dans un port en hiver.
Vérifier le mouillage plus souvent.
La prochaine aussière, je suis en train d'en faire les épissures
: elle sera double, avec un émerillon supplémentaire entre
et la chaîne, c'est du nylon de 18 avec un fourrage renouvelé
régulièrement, elle sera frappée sur un nouveau taquet
plus gros. Bref, un mouillage de bateau de 18m. Un peu excessif ? Voire.
J'aimerais bien changer de style d'aventures hivernales ; je préfère
le ski sans soucis.

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