Des racines et des bulles

Une courte nuit à bord, au corps mort, pour profiter de la dernière heure de marée montante.

07:48, direction Claouey pour un grand anniversaire familial. Renverse vers Piquey. Le privilège de profiter du Bassin des connaisseurs : celui du matin. Quelques virements de bord, chenal d’Arès, chenal de Lège, estey de Madone : un chemin qui m’est familier : j’ai eu mon corps mort ici pendant 7 ans. Échouement sous voiles devant Sylvosa. La marée descend depuis 1h. Le bateau se cale pour une marée complète jusqu’au dimanche matin. (trace rouge sur la Google carte interactive de la trace du bateau)

Ici et maintenant : Iboga échoué au bord de l'estey de Madone à Claouey

Ici et maintenant : Iboga échoué au bord de l’estey de Madone à Claouey

Entre temps, c’est à terre, donc hors chroniques. Mais on parle beaucoup bateau, chez les Bodin. Notre oncle Yves a fait mettre à l’eau à Claouey son très joli canot à clin « Ordalie X ». La belle vue depuis Sylvosa, la conscience de l’héritage familial, les bulles etc.

Dimanche matin, 09:30, embarque mon équipage : mon cousin Jean-Yves et son neveu Clément. Jean-Yves connait très bien la voile, pour avoir pratiqué depuis son plus jeune âge et pour organiser maintenant des séjours nautiques (entre autres formules de voyages). Clément, 15 ans, connaît bien la mer, pour être surfeur ; du moins l’océan Indien, puis qu’il surfe habituellement chez lui, à l’île Maurice ! Autant dire qu’il va de prime abord trouver l’eau un peu froide. En attendant, sous les conseils de son oncle, Clément maîtrise rapidement le choqué d’écoute de génois, puis l’embraqué et le bordé.

Ca tombe bien : avec le vent de face, jusqu’à Bélisaire la descente nous obligera à de nombreux virements de bord (trace verte sur la photo satellite). Bizarre, ce vent de sud ce matin… Mais il se maintiendra autours de 10 – 12 nds jusqu’à 14:00 environs.

Devant le Ferret, une interrogation : mais, où en est Pascal, avec sa (vieille) planche à voile, qui devait faire la route plus ou moins de conserve ? Pas évident à repérer une petite pav, parmi toutes les voiles qui sillonnent le Bassin à ce moment là. Alors nous mettons l’Iboga à la cape et scrutons l’horizon. En vain. Alors, renseignement pris par téléphone, Pascal a subi une avarie de pied de mêt et attend des secours familiaux à l’Herbe.

Dommage de gâcher la journée pour un pied de mât. Aussi nous repartons à contre courant jusqu’à l’herbe dans l’idée d’embarquer l’infortuné cousin. A contre courant, la plaisanterie nous prend plus d’une demie heure quand même. Démonstration de beachage entre les parcs. Négociations. Mais finalement l’embarquement n’est pas possible. Alors nous repartons pour les passes.

Casse croûte tribord amure, puis bâbord, tribord… et c’est l’arrivée sur les bancs du Toulinguet, but de notre navigation.

Bien au fond de la conche qui sépare les 2 principaux bancs, 30 cm d’eau sous le bateau. La place n’est pas disputée : il y a un autre 680 et 2 ou 3 plates modestes. Du côté chenal (secoué, hé, hé…) par contre, c’est le salon nautique de Cannes, vu la taille des yachts.

Baignades, promenade, glandage… pas de kite malheureusement, car le vent est tombé. Et à 17:00, départ pour le Ferret. Toujours pas de vent et c’est moitié courant montant, moitié moteur pour traverser la marmite de petites déferlantes cap au nord (trace bleue). Le retour jusqu’au mouillage n’est pas un grand moment de bateau. Mais globalement, cette journée sur l’eau aura été l’occasion d’une excellente session de voile familiale.