De la pointe au Canon

Ce dimanche matin, petit coef, dans les 50, et vent annoncé pour 3 forcissant 4 sous ciel bas. PM de 14:20.

J’arrive au bateau un peu en avance.

La bonne nouvelle du jour : malgré les trombes d’eau qui se sont abattues sur la terre et la mer tout ce mois de mars, l’intérieur du bateau est parfaitement sec et sain ! Ça veut dire que j’ai effectivement étanché le passe coque de la baille à mouillage. Et ça c’est cool : plus de coussins trempés, de moisissures sur les tillacs et les aménagements en bois… Normal quoi.

Le temps de gréer tranquillement et le bateau flotte. Il est midi moins le quart et j’ai un créneau de 6 heures avant de revenir. Bonnes rafales de sud : j’ai gréé la GV à 1 ris et le foc. Route au près vers le sud, contre le courant : je veux aller voir de près la pointe, qui est devenue tellement dangereuse aux promeneurs que l’accès à pied en est interdit… 3 ou 4 bords, et 1h plus tard, je croise très lentement devant le domaine Bartherotte. J’ai renvoyé d’abord mon ris, puis échangé le foc par le génois, mais ça ne suffit pas : le vent est devenu trop faible et arriver à la pointe me prendrait tant de temps que je risquerais me retrouver là à la renverse et du coup bout au courant pour rentrer. Volte. Portant vers le nord maintenant. Je croise une flotte en régate, toujours les mêmes, les passionnés d’Arcachon avec leurs voiles kevlar. Casse-croûte en navigation. La marée monte toujours et je vais vite comme ça jusqu’au Canon. Traversée du champ de corps morts encore inoccupés, jusqu’aux piquets de parcs à huitres du Canon. Et c’est le retour. Travers au vent, qui est passé ouest – nord-ouest en reforcissant un peu. En tout cas la navigation est plus tonique. Une fois de plus, constater l’emprise démente de la zone de mouillages sur le chenal… Voici la pluie. Le vent refaiblit. La marée baisse depuis moins d’une heure et j’ai encore plus de 2h devant moi avant de devoir rentrer au mouillage. Mais finalement je reprends mon corps mort, je dégrée et je passe les 2 heures suivantes à bouquiner au fond du bateau. À l’abris.
Ce que je lis ? « Au revoir là haut » de Pierre Lemaitre, apparemment un auteur apprécié en ce moment. Une histoire de 2 poilus survivants en 1918 qui vont monter une arnaque. J’en suis au début et ça déboîte, les détails de la guerre, les blessures, les rapports humains et les rapports de force…

Voilà pour la 2e sortie de la saison.

L’album :

3 avril 2016

3 avril 2016