Sportyack

Plus qu’une sortie de l’Iboga (j’y reviendrai) cette mise à l’eau était surtout celle de notre nouvelle annexe.

Il s’agit de ce pôvre Sportyack bleu que nous avions ramassé à Arguin voici quelques semaines, tout usé et pelé d’avoir coulé et baladé par les éléments, et surtout crevé en 8 ou 9 endroits, par l’usure et les coups. Tout le monde sait ici que ces annexes Tabur (devenues Bic), de par leur matériau ABS très spécial sont irréparables : pas la peine de tenter de stratifier, de coller, de fondre, de souder… rien ne tient. Certains ont prolongé quelque épave, au prix de plusieurs kg, en rivetant des plaques de métal goudronnée… bof… Et pourtant, mû par le génie du désespoir (je rappelle que je me suis fait piquer mon Optimist alu réformé, gravé n° 7 sur le flanc, si vous le rencontrez…), je me suis collé à une réparation.

Ma technique : récupérer de la matière sur une autre épave, et y découper des pièces à rapporter sur les parties crevées, collées à la MS Polymère. Pour les chimistes comme moi, définition : la colle MS Polymère est une sorte de mastic génial qui fait tenir tout sur tout, y compris mouillé, voire gras !

Bon, séchage 2 semaines. Test de remplissage : 2 petites fuitelettes, rapidement comblées d’un surplus de colle et tous les patchs surcouverts de greytape.

Premier test réel : l’annexe fait vraiment bien dans la Méhari ! Une véritable panoplie ferret-capienne ;-) Rien que cela aurait justifié la récupération.

Bon, sérieux : c’est la réparation qui est en jeu. Mes 4 heures de bricolage et mon tube de colle à prix d’or n’ont-ils pas été investis en vain ?

A l’eau, 2 pagaies, Hélène et fx sont dans un Tabur… en route pour l’Iboga, 200 m plus loin. il est presque 17:00, le Ferret déjà déserté par les (autres) bordelais, un sale vent de nord noroît et un bon 70 de coëf marée montante depuis 3 heures. L’annexe n’a pas coulé. Nous ne sommes pour autant pas très secs (vu les conditions) mais arrivés au bateau.

Puisqu’on est là…

Envoi de la GV avec un ris. Pas de foc. Cap vers le Mouleau en travers du courant, vent portant. Le bassin est très beau avec cette eau verte, ces petits moutons, ces voiliers fort gîtés au près… Soyons sincère : la nave est déguelasse. Vent contre courant, mer hâchée, bateau secoué mal appuyé sur une seule voile. Pas beaucoup de plaisir : demi tour à mi chenal. Le même à l’envers et saoulagement de remettre le bateau au corps mort.

L’annexe flotte toujours. Elle n’a pas pris une goute et je me prends à penser qu’elle pourra peut-être même tenir la saison comme ça. C’est toujours ça de pris.

Toujours est-il que les 18 heures d’Arcachon sont dans 4 semaines, que la carénage reste à faire, que j’ai encore quelques drisses à changer et quelques rivets à réviser. Et hop, dans la todo list !