Erosion, confusion et conservation

LECTURE pour ceux qui voudraient que la nature reste dans son état actuel, supposé naturel.

En 1895, Ch. Duffart communique son rapport « Géographie rétrospective du Bassin, projets et essais d’amélioration des passes ». Alarmé par l’érosion des plages d’Arcachon « laissant sans défense les propriétés riveraines », l’on comprend sa motivation. Par chance, en 2006, la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch publie le texte intégral de cette communication sur son site (merci Aimé).

Citation

Il est certain qu’à l’époque romaine, au temps où Antonin le Pieux fit dresser l’itinéraire de Bordeaux à Dax et y fit mention de Boïos, la Leyre coulait du sud-est au nord-est, et se Jetait à la mer vers Lège, au nord du bassin. Sa rive droite n’a pas dû beaucoup changer depuis, et les bords du bassin, d’Ares à Biganos, en donnent la physionomie à peu près exacte. Sa rive gauche, bordée de marais à l’occident de Boïos, rencontrait un plateau élevé couvert de forêts (l’île des Oiseaux actuelle), au sud duquel des dunes anciennes (la forêt d’Arcachon) étaient venues s’arrêter.

La Pile et la Matte étaient deux îles à l’embouchure du bassin et n’étaient pas encore devenues le Pilat et le Mattoc…

Moi ça me passionne. Ainsi, d’importants phénomènes géologiques modelèrent le Bassin et son environnement. Et continuent à les modeler.

Pendant ce temps, les hommes devenaient arrogants. Comme de tout temps, les hommes pensèrent que les Temps étaient échus et que l’état présent de la nature était son état définitif. Furent des époques où les hommes envisagèrent de maîtriser certaines forces de la nature. Certains y réussirent (provisoirement). Mais si, sur le bassin, il fut maintes fois envisagé de canaliser les passe pour les rendre plus sûres et régulières, ce en fut finalement jamais réalisé.

Au XXe siècle une autre forme d’arrogance prit forme. Celle ci avait pour projet de conserver la nature en état.

Ainsi, au XXIe siècle, en pays de Buch comme en France, une idéologie est devenue puissante et il est de bon ton de militer pour la conservation de la nature.

Et oui, l’écologie est passée de la science à la démagogie. Ce qui, heureusement, n’empêche pas les sables de continuer leur chemin du nord au sud, ni les arbres de pousser puis de tomber. De même que la nature n’est pas un adversaire, elle n’est pas non plus un monument ni un « paysage ». Elle est vivante et elle continue à évoluer. D’une manière ou d’une autre.

Bon, je pense avoir été assez confus. Je laisse ouverts les commentaires pour ceux qui voudraient mettre le feu à ce blog.