Une prise en mains pas trop violente

Coëf 73, BM à midi, ciel dégagé ; c’est le premier jour d’été de ce mois de juillet pourri, même s’il ne fait pas encore vraiment chaud. Il faut en profiter. J’ai embarqué Cathy et Vincent, à qui j’ai prêté l’Iboga pour une croisière de 3 jours dans le Bassin la semaine prochaine. La sortie du jour est donc une prise en mains. Le vent sera capricieux toute la journée, hésitant entre un est-sud-est normal le matin, une pétole profonde à la renverse et un thermique ouest de bon aloi et de courte durée avant de passer nord ; bref, n’importe quoi. De toute façons, à partir du Teychan, qu’on avale sous spi, on a le courant avec nous, au moins jusqu’au chenal de l’Ile (oui, on fait le tour de l’Ile par le Chenal de Piquey, le tour du Grand Banc, le Teychan, Mapoutchette, etc.) Et puis, on coupe direct entre le port de l’Ile, quartier nord, et Hautebelle, l’entrée du chenal de Lège, et c’est le retour à la plage, assez tôt puisque mes équipiers jouent en début de soirée au 44, avec leur formation de Salsa. Un petit bricolage sur la chaise du hors-bord, qui menace de céder, et je laisse l’Iboga à l’ancre.

Juste un convoyage

La bruine persistante, qui sera décidément le climat caractéristique de la première quinzaine de juillet 2000, persiste. Les campeurs s’en rappelleront. Ce matin, je me suis fait convoyer à Arcachon par Vincent avec sa petite vedette. Et vers 19 h, après une journée en pleine forêt dans la cabane familiale, je quitte le port d’Arcachon, où la bateau a passé la semaine. A bord, un équipier : François. La chance nous sourit : c’est le moment précis où le ciel se déchire, le vent se lève et la pluie s’arrète. On aura même un beau soleil rasant sous les nuages ! En moins de 2 h de navigation, c’est plié, l’Iboga a retouvé son port d’attache.

Samedi 8 et dimanche 9 juillet 2000 : 8e aux 18 heures d’Arcachon

Enfin j’ai réussi à inscrire l’Iboga aux 18 h d’Arcachon, depuis 5 ans que je voulais les faire. Nous avons traversé en fin de matinée, pour retrouver au ponton du port de plaisance la Chunga, aussi engagée dans la course, skippée par Herber (il est énervé, Herber : les bateaux à couple ont cassé une jambette de pavoi), et Magorn, le Rocca de Eric, et puis le Microsail de Fred (en plein bricolage jusqu’au dernier moment : ses galhaubans ont cassé ; il a juste le temps de démater, en faire sertir des neufs et remonter le tout) et, enfin, l’Edel 2 vert de Mathieu. L’Iboga sera manoeuvré par Stéphane, qui a bien mérité son embarquement (voir plus bas : carénage), Patrick (aussi caréneur, mais moins expérimenté) et Gérard, l’ami de lycée qui n’a jamais mis les pieds sur un voilier mais il connaît des blagues. L’armement de sécurité compte au moins 7 bouteilles de bon vin, de quoi ripailler à 12 et un lecteur de CD. Les 18 heures, habituellement, c’est une longue course, fatigante, avec au moins 4 h de calmes plats en fin de nuit, alors il faut prévoir.

Et bien justement, cette année, il n’y aura pas moins de 20 noeuds de vent, et jusqu’à 35 nds dans la matinée de dimanche ! Bon, à 18 h on rate un peu le départ (le moteur a calé dans le port, il a fallu sortir sous voiles au près, et avec ce monde !), mais la course sera assez longue, jusqu’à midi demain, pour se refaire. Et les tours se succèdent ; en moyenne 2h30 par tour : de Thiers à la bouée de la plage du phare, au près ; remontée sur la bouée de Bélisaire au largue ; long bord au portant sous spi jusqu’au CVA ; louvoiement jusqu’à la jetée Thiers pour le pointage, et ainsi de suite. Continue reading

Un tour de l’Ile solo

Bon, il reste des choses à faire après le carénage, mais la marée basse menace : j’irai travailler dans le chenal d’Arès : récurage du pont et du cokpit, révision de la bôme, repassage des drisses et rangement de la cabine à ma manière. Et, puisque le vent est là – un force 4 bien établi à l’est – , je pars. Contre courant et vent portant. Ce sera un tour de l’Ile par le chenal de l’Ile, Mapoutchet au travers – il y a du monde aux cabanes tchanquées – le Teychan sous spi – très long avec ce courant dans l’étrave – et le chenal de Piquey – je garde le spi au près bon plein jusqu’à Piraillan. A Claouey, je laisse l’Iboga à l’ancre devant le Club en prévision du départ du lendemain. Et une longue soirée s’annonce.

Martine à la barre

Une météo bien pourrie, avec orages, passages pluvieux, vents chaotiques variant entre 24 et 1 noeuds… a découragé la plupart des plaisanciers. Pas l’Iboga, qui porte aujourd’hui la lourde responsabilité du baptême de voile de Martine. Et par bonheur, sauf au départ et à l’arrivée, la pluie nous épargnera. Le spi nous entraîne à vive allure jusqu’à Grand Piquey ; à partir de là, le vent est à son maximum et les départs au lof se font par trop scabreux : on envoie le foc n° 1 à l’avant et on prend un ris dans la GV, ca calme la bête. Le descendant par coëf. de 101 nous propulse jusqu’au Toulinguet. Nous touchons le banc à marée basse. Il n’y a personne ! Apéro, petite salade de saison dans le carré, café puis promenade sur le sable pour déranger un peu les mouettes. La houle commence à rentrer et drosse sévèrement le bateau sur la plage ; ca gratte les cracoys, très bien. Pour la remontée, toute la toile au vent. Naturellement c’est du près jusqu’à Piraillan et du travers pour la suite. A 2 heures de la pleine mer, on coupe par les Jacquets, le Four et la dune perdue : slalom entre les bateaux ; tout passe. Reprise du corps-mort sous voile. Encore un petit pastis en attendant que la pluie se calme. Pliage, rangement et godille jusqu’au bord. Que mon nouveau mouillage est loin ! Et bien voilà : Martine a barré l’Iboga sur plus de 10 miles.

Les dauphins

Dissipées, les vapeurs de ti-punch du 44 : grand beau soleil et vent d’ouest à suffisance : midi, seul à bord, je m’échappe avant que l’eau n’aie déserté Madone ; la BM est à 15 h. Waouh ! c’est que ca va vite avec le courant descendant et toute la toile sous 15 noeuds de vent. J’ai deux rendez-vous : à la jetée de Piquey pour embarquer Muriel, Eric, Françoise et Marie-Claude (et Gali, la chienne), puis à la plage de l’Herbe où Jef se joint à nous. Descente vers le Toulinguet. L’Iboga au grand largue fuit devant le pluie tandis que les huîtres, les sandwiches et le vin passent un sale moment. Puis le ciel se ferme et une petite pluie recouvre le Bassin ; une heure un peu renfrognée mais à l’arrivée sur le banc, le soleil est revenu. On a bien fait d’insister. C’est une journée à dauphins : 2 cadavres à moitié décomposés sur le banc, et, sur le retour, 2 bien vivants qui jouent avec la bouée n° 11 dans le chenal. Le retour est très rapide, sous force 4 à 5 bft dans les risées. J’ai gardé le génois médium et toute la GV, bien aplatie, pataras et hale-bas à bloc et chariot sous le vent ; quelques départs au lof, mais dans l’ensemble le bateau reste bien raide. A la mi-marée haute, entre les bancs et la pointe du Cap-Ferret, la houle rentre : l’Iboga se cabre, plonge, des vagues à négocier… on se croirait un moment dans la vraie mer ! De nouveau à l’Herbe, pour débarquer Jef, puis derniers bords jusqu’à Claouey. Ferlage de la GV, rangement du reste, vaisselle au club-house, raccrocher le navire à sa bouée… Et pour finir, plateau de fruits de mer improvisé sur la pelouse du port, avec Manu et Marie-No. Bouh, la vie est dure.

Rendez-vous à Bertic

En cette belle après-midi ensoleillée sans une ride sur l’eau, la PM est à 15 h 30 pour un petit coëf de 69. Un petit tour inhabituel vers le Jane de Boy – au nord – permettra au moteur de tourner un peu. A bord : Julie et Alice, 9 et 5 ans. Sur le plage avant, ça s’asperge à grands coups de seau, ça rie et ça réclame : c’est quand qu’on se baigne ? Justement la plage de Bertic est submergée par 1,20 m d’eau tiède ; on jette l’ancre et on barbotte (un coup d’oeil aux cracoys sous la carène me fait frémir). Puis on est rejoint par Muriel, Cathy et Eric, à pieds. Après, c’est Thierry et Christine qui reviennent de leur pique-nique à Arès sur leur 590. Enfin Virginie et François sur le KL 17 viennent blaguer au bord à bord. C’est tranquille. Seulement, de retour au mouillage, je rencontre mon plus proche voisin qui trouve qu’on est vraiment trop proche… on discute… et avec l’aide de son 150 cv, on finit par déplacer mes corps morts de quelques mètres. Je n’ai plus qu’à les enterrer de nouveau. Qui je vais emmerder maintenant ? Allez, la journée était quand-même bonne.